MERAL
La Fuye
Les vélos Méral sont des vélos magnifiques, et ont représenté le meilleur de la production française de cycles autour des années 1972 à 1985. La reproduction ci-dessous d’une page de leur catalogue donne la tonalité de l’époque emblématique des années 80.
Le Groupe Sportif Méral a été créé en 1968 par Albert Métayer, qui fabriquait des mécanismes pour canapés lits convertibles, corps de métiers pas si éloignés.
Les vélos étaient fabriqués à La Fuye près de Tours, dans une ancienne laiterie, avant de déménager près du Mans.
Tout était fait dans l’usine, découpe des tubes, assemblage des cadres, fabrication des fourches, émaillage, rayonnage des roues par robot etc.
Gamme de courses, randonneuses, et même des VTT. La forme des cadres pour femme est particulièrement réussie.
L’historique de la marque est renseigné par la Confrérie des 650 in http://confreriedes650.org/2015/11/09/vous-vous-souvenez-des-cycles-meral:
“L’histoire débute en 1974 lorsqu’un industriel passionné de cyclisme fit mûrir en son for intérieur l’idée de construire ses propres bicyclettes. L’homme, Albert Metayer de son nom, n’était pas un débutant dans le monde du vélo puisqu’il possédait une équipe cycliste amateur, la mieux structurée de l’époque disait-on dans le peloton, qui portait les couleurs de sa marque et courait sur des cycles de marque Gitane.
A l’origine, la firme Méral construisait des mécanismes de canapé-lit. Elle en construit toujours et en tapant Sedac-Meral l’internaute pourra humer l’air de la nostalgie en apprenant que cette entreprise est aujourd’hui encore leader dans le domaine de ce type de système. Mais revenons en cette année 1974. Désireux de se plonger un peu plus dans ce qui demeurait sa vraie passion à une époque où l’économie était encore prospère, monsieur Métayer se lança dans l’aventure qui consistait d’abord à équiper son équipe de vélos de sa propre marque.
Il lui fallut primo trouver des hommes et des femmes capables, dans un premier temps, de monter l’affaire puis de la faire tourner. Ce fut vers Francis Quillon que le sportif entrepreneur se tourna tout d’abord. Coureur amateur, Francis courait dans l’équipe Méral : «monsieur Metayer me prit un jour à part, déclare aujourd’hui Francis, et me dit si tu arrêtes de courir et si tu es partant je te confie les rênes de l’affaire». Ainsi furent lancés les cycles Méral, à l’issu des quelques mois nécessaires à l’organisation des locaux, à l’achat des machines, à l’embauche du personnel et à sa formation, à la conception des modèles, etc… «Ce furent à terme quelques 35 personnes qui travaillèrent chez Méral à la fabrication des cadres, à leur peinture et au montage des machines», ajoute Francis. Mais, question logique de la part d’un sixcentcinquantiste, qui fut à l’origine de ce magnifique Super Randonneur dont la ligne, l’équipement et le prix compétitif firent rêver plusieurs générations de cyclo-touristes ? «C’est moi», répond simplement Francis Quillon, comme si concevoir une machine qui connut, on le sait aujourd’hui, une telle réussite relevait simplement de la conscience de l’ouvrier modèle. «J’avais 24 ans à l’époque, je savais fabriquer des cadres, j’avais travaillé chez Manutube et puis je me suis largement inspiré des machines de haut de gamme de l’époque, Singer et autres Berthoud». Au-delà des petits problèmes relatifs au fonctionnement courant d’une usine tout baignait dans l’huile dans le meilleur des mondes cylistes pour la PME Méral et c’est jusqu’à 200 Super Randonneur qui, bon an mal an, sortaient des ateliers. En 1976, ou 1977 Francis qui avoue ne pas être un homme d’archives ne se souvient plus très bien, la machine fit même un effet boeuf au Salon du Cycle.
Vint ensuite le côté sombre de la force Méral. Non pas que la firme eut connu problèmes techniques ou financiers, non la vie, la vie tout simplement. Comment la belle histoire s’est-elle arrêtée ? «Simplement, confie un Francis fataliste, monsieur Métayer atteint l’âge de 65 ans, donc celui de la retraite et entrepris de vendre son affaire. L’usine fut cédée à Vallourec qui se trouvait intéressé par les mécanismes de canapé-lit mais se moquait éperdument des cycles Méral. Une part de l’entreprise fut donc revendue aux cycles Lejeune à une époque où cette dernière n’était déjà pas au mieux.» Entraînés dans la chute avec les cycles Lejeune, les cycles Méral s’éteignirent dans le silence et l’indifférence générale.
Anecdote pour terminer et pour adoucir la plaie du «Méraliste» meurtri par le texte ci-dessus : savez-vous d’où vient le nom Méral ? Et bien je vais vous le dire. Monsieur Métayer se prénommait Albert. Il prit donc les deux premières lettres de son nom, «Me» ainsi que les deux premières de son prénom «Al». Il intercala un «R» pour lier les deux et obtint ainsi le nom de son entreprise. Élémentaire mon cher Watson !”
Meral deviendra Cyfac.
Cyfac en 2019 a fait revivre la marque Meral, voir la fiche Cyfac dans l’encyclo des constructeurs d’aujourd’hui.
Le Bon Coin