FOLLIS J.
Lyon
« À l’instar du Tour de France cycliste, la Maison Follis a été fondée en 1903 par Joseph Follis, un ancien ouvrier serrurier italien. Après avoir ouvert son premier atelier et créé sa première bicyclette dans la banlieue de Turin, celui-ci avait été contraint, en 1922, d’émigrer à Lyon avec toute sa famille, après que Mussolini ait pris le pouvoir en Italie. Lorsque la famille Follis s’installe en France, François, le fils de Joseph, est âgé de 11 ans et a déjà attrapé le “virus” du cycle. Le leitmotiv de la Maison Follis est une finition exemplaire, permettant aux Cycles Follis d’acquérir cette réputation de sérieux et de qualité. Pour Joseph, qui fait plusieurs fois par mois le trajet Lyon / Saint-Etienne en vélo afin de s’approvisionner en pièces, le bouche-à-oreille concernant la qualité de son travail est sa meilleure publicité.
En 1933, ce passionné des cycles passe le flambeau à son fils François qui, dès 1938, ouvre un premier magasin rue du Dauphiné à Lyon afin d’assurer la distribution des vélos sortis de l’atelier de la rue Danton. Dès cette époque, nombre de coureurs tel Bertocco, qui gagna “Marseille-Lyon”, chevauchent des vélos estampillés Follis.
En 1946, Billiet, l’un des mécaniciens de la Maison Follis fit beaucoup parler de lui dans les journaux cyclistes de l’époque. Grâce à ses qualités athlétiques, il remporta la “Poly de Chanteloup” sur une randonneuse Follis, bouclant les 103 km 350 en 3h24’12” ce qui lui valut d’être nommé “Roi des cyclotouristes” par certains journalistes. À la même époque, la Maison Follis, qui emploie alors 50 personnes, connaît une ascension vertigineuse. Après la fabrication de cycles, elle se lance dans la fabrication de motos-cycles et de motos. Malheureusement, c’est au guidon de l’une d’elles que Joseph perd la vie en 1947. Quelques temps plus tard, la reconnaissance internationale de la marque commence, lorsque la Maison Follis obtient un contrat d’exportation vers l’Inde et les Etats-Unis. En 1948, un journaliste de la revue “Le Cyclotouriste” écrit, à propos du Salon du Cycle : “Le grand succès de ce salon fut indéniablement le constructeur lyonnais François Follis…”. De même, dans la revue anglaise “The Cycling”, connue universellement, un journaliste lui consacre un article élogieux où il énumère les qualités de ses créations et illustre son exposé par deux photos du stand. Il remarque la potence de guidon, la fixation des haubans, la tête de fourche, le nouveau frein à double détention, l’arrêt de gaine à deux positions… En 1950, fort de ses succès, François Follis achète un terrain à Craponne pour y construire l’usine destinée à sa nouvelle ambition : devenir un véritable constructeur de motocyclette de façon industrielle et non plus artisanale.
À partir de 1951, c’est l’apogée de la société qui, avec 200 employés, produit 600 vélos et 1000 motos de différentes cylindrées par mois, distribués par 200 agences et 2000 points de vente. Les vélos restent de fabrication urbaine tandis que l’usine de Craponne, qui tourne à plein régime, est réservée à la gamme d’engins motorisés qui s’étend du vélomoteur à la moto. En 1955, lors du 53ème “Paris-Roubaix”, la société Follis voit sa consécration dans le vélo avec la victoire de Forestier dans la boue de “l’Enfer du Nord” devant Coppi, Bobet et Gauthier. Par ailleurs, la victoire d’une moto Follis 175 cm3 au grand rallye “Lyon-Charbonnières” de l’époque, vient parachever le tableau de chasse. Mais avec la Guerre d’Algérie, la mécanique “se grippe” et l’activité des motocycles tout d’abord est définitivement interrompue en 1959. L’usine est alors vendue à Teppaz, une autre société qui marquera cette époque. Par ailleurs, avec la démocratisation des voitures, les vélos ne trouvent plus autant de clients. “…il devenait ridicule de se promener à vélo, quand les premiers jeunes pouvaient désormais rouler en automobile…”
Jusqu’en 1970, pour faire le “dos rond”, face à cette conjoncture très difficile pour tous les fabricants de cycles, Follis va satisfaire la demande de l’époque en réalisant des bicyclettes bas de gamme. C’est la fin d’une époque. Entre 1970 et 1972, avec un net regain d’intérêt du marché américain pour la petite reine, de nouvelles opportunités s’ouvrent, mais très vite la production du sud-est asiatique emporte le marché.
En 1973, la fille de François, Myriam Follis et son mari, Jean-Claude Chollet, reprennent définitivement l’entreprise. Depuis lors, ils réalisent une modeste production de cycles et de tandems, fabriqués selon des critères de qualité et de fiabilité toujours très appréciés par des passionnés amoureux de belles machines relativement classiques. De nombreux tandems sont exportés vers les Etats-Unis d’Amérique et, contrairement à leurs prédécesseurs, les deux repreneurs ont pour objectif la recherche de la satisfaction et du plaisir plutôt que la production de masse.
De nos jours, la production de la Maison Follis reste, dans le monde des randonneurs avertis, une référence en termes de sérieux et de qualité de la fabrication.
Malheureusement cette dernière a fermé ses portes en 2007.
Le savoir-faire pour les randonneuses entièrement équipées a été transmis aux cycles Guesdon. » peut-on lire sur le site www.vo2cycling.fr.
Les photos ci-dessous sont tirées du site internet anciensveloslyonnais.weebly.com.
cyclesmarchi.blogspot.fr