MALINGE ET LAULAN / CYCLES MALINGE ET LAULAN / CYCLES LA VIOLETTE
Angers
Très ancien constructeur angevin, 1869, des marques Malinge et Laulan et la Violette.
On trouve un témoignage de ce constructeur sur http://archives.angers.fr/chroniques-historiques/les-chroniques-par-annees/octobre-2010/la-premiere-pompe-a-essence/index.html:
« L’automobile prend son essor au début du XXe siècle. 1898 : fondation de l’Automobile Club angevin ; 1899 : ouverture du registre des immatriculations. De 1899 à 1904, 436 véhicules sont immatriculés en Maine-et-Loire. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, le département compte 412 véhicules automobiles au début de 1906, 833 en 1908 selon d’autres calculs, 3 528 en 1919.
Les constructeurs et revendeurs de cycles, nombreux à Angers, ajoutent ce nouveau secteur d’activité à leur commerce initial. Ainsi naissent les garages automobiles. Le constructeur de cycles choletais, Fouillaron, commence à vendre des voitures Peugeot avant de fabriquer ses propres véhicules à Levallois-Perret. Il dispose d’une agence à Angers, 49 rue Boisnet et à Segré.
Le Grand Garage Malinge
Malinge et Laulan sont les premiers à ouvrir un grand garage rue Paul-Bert, à partir de leur fabrique de cycles, ouverte rue Béclard en 1885, transférée 23 rue Paul-Bert en 1892. Dès le 4 février 1899, ils déposent la marque La Violette « pour des bicyclettes et automobiles ». Parmi les premiers véhicules immatriculés en 1899 figurent des tricycles à pétrole Malinge et Laulan. Le 22 mai 1900, Louis Joubert, des Ponts-de-Cé, fait enregistrer une voiture Malinge et Laulan système Benz type A. Le 2 mars 1901, les constructeurs font paraître une publicité dans Le Journal de Maine-et-Loire, qui annonce déjà une baisse des prix : « Cycles et automobiles Malinge et Laulan, constructeurs brevetés, 23 rue Paul-Bert. Baisse de prix considérable : bicyclettes, tricycles à pétrole, moteur de Dion-Bouton, quadricycles à pétrole ». Vers 1900, Bonneau, place de la Visitation, ouvre également un garage où il vend les marques Peugeot et Stella.
Tous ces véhicules, il faut les approvisionner en essence. La première mention d’un dépôt d’essence concerne précisément Malinge et Laulan*. Le 13 juillet 1901, ils écrivent au préfet sur papier timbré afin d’obtenir l’autorisation d’établir un dépôt d’essence pour automobiles dans leurs ateliers. Le commissaire central menaçait en effet le garage d’un procès-verbal pour dépôt de matière dangereuse non déclaré. Ils confirment leur demande le 23 juillet. La réponse tarde jusqu’au 11 avril 1902. Le préfet se décide alors à autoriser le dépôt d’essence, pour 1 500 litres au maximum, à condition qu’il n’y ait « aucun transvasement ni manipulation d’aucune sorte ». « Les bidons contenant le pétrole et les essences minérales devront être en métal. Ils auront une capacité de cinq litres au plus et seront rangés dans des boîtes ou casiers à rebords, garnis intérieurement de feuilles de tôle étamée formant cuvette étanche. Toutes les réceptions et livraisons de liquide seront faites à la clarté du jour. Pendant la nuit, l’entrée dans le magasin sera absolument interdite. » Une provision de sable sera conservée à proximité, pour éteindre tout commencement d’incendie. Il n’y avait donc ni installation de station-service, ni même pompes. On achetait simplement son essence par bidon. »
Si la suite de ce passionnant article évoque l’essor des pompes à essence, et éloigne du sujet de la bicyclette, on vérifie dans ce témoignage le glissement d’une pratique du cycle vers l’avènement massif de l’automobile.