GITANE
Romilly-sur-Seine
Un Gitane, c’est un vélo bleu et jaune qui gagne le Tour de France.
Les plus grands champions, Anquetil, Van Impe, Hinault, Fignon, Lemond, sont entrés dans la légende du cyclisme professionnel sur des vélos Gitane.
Gitane, c’est une formidable marque française qui des années 1920 à nos jours, a marqué comme Mercier, Manufrance ou Motoconfort, le monde du cyclisme.
C’est en 1925 qu’un dénommé Marcel Brunelière ouvrit à Machecoul une entreprise et une boutique de mécanique spécialisée dans les pièces pour machines agricoles qui rapidement entreprit de produire des pièces de vélo.
L’année suivante, il ouvre une boutique de manufacture de vélos dans une ancienne écurie à Machecoul, où il produit deux ou trois vélos par jour sous la marque GMB (Georgette-Marcel-Brunelière) puis Marbru.
C’est en 1930 que Mr. Bruneliere utilise la première fois la marque Gitane pour ses vélos. Le nom de Gitane vient de son surnom, Gitan, lié à son métier, il était toujours par monts et par vaux pour courir le client. Les vélos sont assemblés par une équipe de 10 personnes dans la petite boutique. La fabrication de cadres ne commence pas avant 1940, date à laquelle l’entreprise commence à produire des vélos complets.
L’entreprise est renommée Cycles Gitane en 1952, et commence à fabriquer des motos en plus des vélos, jusqu’à devenir le quatrième fabriquant de motos en France.
L’entreprise connaît son premier impact important dans le monde du cyclisme professionnel en 1957 lorsque Jacques Anquetil devient champion de France sur un vélo Gitane. S’ensuit une période de domination de Gitane dans les courses de vélo, période qui culminera dans le début des années 60, et la fin des années 70 début des années 80.
En 1960, l’entreprise change de nom pour s’appeler Micmo S.A. et la production atteint 500 vélos par jour (toujours sous la marque Gitane) exportant 185 000 vélos par an. La principale raison en est le boom du cycle aux USA où Micmo, sous la marque Gitane, introduit une nouvelle génération de vélos de courses européens légers à un tarif accessible.
La gamme Gitane est alors large, mais le modèle Gitane « Tour de France » est la star des vélos de course légers, produits par l’entreprise. Construit autour d’un cadre en tube Reynolds 531, il est équipé de périphériques français, dérailleurs Simplex, freins Mafac, moyeux Normandy, tige de selle Pivo, potence pédalier et boîtier de pédalier Stronglight.
Renault qui avait déjà acquis 30% de Micmo en 1974, achète le reste de l’entreprise en 1976.
Cette acquisition marque le second âge d’or de Gitane en course grâce aux ressources considérables de Renault mises à disposition des équipes utilisant les produits Gitane.
Le team Renault-Gitane va dominer la scène cycliste européenne avec Bernard Hinault, Laurent Fignon, les frères Madiot et Greg LeMond.
En dépit des succès du team Renault-Gitane, la conjoncture économique liée à la fin du boom du cycle sonne la fin de la période d’investissement généreux tous azimuts des années 70.
En 1985, commence en France une période de récession qui amène Renault à réorganiser, puis faire disparaître Micmo-Gitane. D’autres entreprises du secteur du cycle comme Motobécane et Peugeot font face aux mêmes difficultés à tel point que la question commence à se poser de savoir si la France va être capable de maintenir une industrie du cycle.
En 1986, pour réduire les coûts et augmenter la productivité, les unités de production qui avaient essaimé un peu partout commencent à être regroupées dans une usine centralisée à Machecoul. En 1987, la totalité de la fabrication est centralisée sous un même toit.
En 1992, Gitane, Peugeot, et B.H. s’associent pour former Cycleurope. La fusion crée le plus gros fabricant de cycles en Europe.
Aujourd’hui les cycles Gitane, ainsi que Peugeot et la marque Définitive appartiennent désormais au groupe suédois Cycleurope qui produit en Europe 1 millions de vélos par an.
Aujourd’hui, les bicyclettes Gitane sont toujours assemblées en France à Romilly-sur-Seine (Aube), dans l’ancienne usine Peugeot, le plus important site industriel du groupe Cycleurope, au rythme d’un millier de vélos par jour.
Les vélos sont assemblés et non plus construits en France comme on pouvait le voir ci-dessus sur un catalogue de la marque datant de 1978.