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FKC (FRANCOIS KERAUTRET CONCEPTION)
Six-Fours-les-Plages

C’est en 2019 que l’un des plus grands noms de la construction de vélos en France a cessé son activité.
Kérautret était en effet un extraordinaire artisan concepteur cadreur assembleur, qui fabriquait non loin de Toulon des vélos de route en acier sur-mesure, vendus à l’atelier.
Depuis 1999, et à l’heure où le carbone règne en maître aujourd’hui sur le marché de vélos de route haut de gamme, François Kérautret et son frère Yan, sont restés fidèles à l’acier, avec un niveau de conception technologique très relevé.
Les deux frangins ont été des inventeurs inextinguibles ; invention de la fourche full carbone, cintres compact, rayons incurvés Wind Curve, cuvettes étanches, sablage de microbillage de céramique, réglage de tige de selle intégré, freins derrière les haubans, roues en 650, asymétrie du cadre, et étude morphologique très approfondie du cycliste.
« L’idée première est d’installer les paramètres morphologiques du cycliste sans la contrainte d’un quelconque instrument de mesure dans l’espace et de déterminer les meilleurs points d’appui en fonction des longueurs de segments osseux. On peut ainsi visualiser à l’échelle réelle les angles de travail, les points d’appui à l’effort, les transferts de masse dans les différentes positions nécessaires au pédalage. Le recul et la hauteur de selle sont calculés en fonction des longueurs de fémur, de l’entrejambe et des longueurs de manivelles.
Ce positionnement novateur permet de tirer le meilleur parti des capacités physiques du cycliste, sur tous les modes de travail et dans le plus grand confort. Il permet en outre de travailler sur le diagramme de pédalage en déplaçant les points morts haut et bas sur un cycle de pédalage (temps de poussée allongé et temps de ramené réduit).Ainsi, on ne travaille plus sur les couples, mais en degré sur un cycle. Après avoir obtenu les meilleurs compromis, le cadre peut être dessiné à partir des points d’appui déterminés. L’étude dynamique permet d’harmoniser le comportement du vélo en fonction de la taille du cycliste. Angle de chasse, empâtement avant et arrière, garde au sol, sont définis pour obtenir stabilité et nervosité. Enfin, il faut être capable de reporter en construction toutes ces mesures avec la même précision.
Pour cela, un système inédit de retranscription, non plus avec des angles mais au moyen de mesures relevées sur un quadrilatère ordonné, a été mis au point. La précision est telle, que le cadre dessiné sur le tableau de travail est identique à celui construit au 10e de mm. Toutes les techniques de prises de mesures, de découpes, d’ajustage et d’assemblage sont uniques puisque inventées. Le marbre gabarit rotatif permet une précision du centième de mm en ajustage et de réaliser des cadres dont l’alignement est en dessous de 4/10e de tolérance. Tout ceci en une seule opération. L’assemblage BSB permet de conserver l’intégralité des caractéristiques mécaniques et des aciers. Cette précision est nécessaire pour nous permettre de développer toutes les nouvelles techniques de notre vélo (cadre asymétrique, bases et haubans différenciés, réalignement des lignes de chaîne, parapluie symétrique, booster de tige de selle, calcul de nouvelles géométries dynamiques et directionnelles propres à nos cadres, etc.) », lisait-on sur le site de la marque.
Tout prévalaient dans leurs inventions à ne jamais considérer les acquis soclés dans les certitudes.
Car François Kerautret posait tout simplement la question, qu’est-ce qu’un vélo ?
Sa réponse interrogeait les fondamentaux, matériaux utilisés, réflexion sur les différentes composantes du vélo, soin lié à l’étude de l’ergonomie du cycliste, et surtout redéfinition d’une règle simple : les tubes sont faits pour relier des points d’appuis.
Les vélos Road Burner ou RZ, résumaient l’ingéniosité de leur concepteur.
Ainsi :
Le matériau du cadre
Kerautret travaillait l’acier, confort, rigidité, nervosité et filtre des vibrations.
L’acier utilisé était du Marval, un acier français rare que les Kérautret utilisent pour concevoir leurs cadres, habituellement utilisé dans l’aéronautique pour ses propriétés de très haute résistance et sa très bonne aptitude à la soudure.
L’acier Marval est encore un produit développé par la firme française Aubert et Duval, spécialisée dans l’aéronautique, l’énergie, les transports terrestres et maritime, l’outillages, et autres domaines (défense, horlogerie, médical, mécanique, chimie…). Aubert et Duval fait partie du groupe Eramet, entreprise française minière et métallurgique.
Kerautret était donc un des rares artisans du cycle en France à utiliser de l’acier français.
C’est Yan, armurier de formation, qui travaillait les tubes, avec un soin infini accordé au grugeage.
L’asymétrie du cadre
Vu de derrière, le vélo était asymétrique, la base de droite décalée par rapport à la boîte de pédalier. Cette asymétrie autorisait des croisements de chaîne impeccable et l’utilisation de roues arrière au rayonnage symétrique supprimant le parapluie.
« Ils sont asymétriques, les bases et les haubans sont différenciés et la ligne de chaîne est parfaite sur l’ensemble des pignons. Quant à la fourche monocoque, elle est sans déport et tout en carbone haut module. Elle supprime le phénomène de lacet et augmente la précision du guidage », expliquait François Kerautret sur le site disparu de la marque.
Les roues
Les roues justement étaient en 650, même si ultérieurement elles sont passés au 700, du jamais vu pour un vélo de route, l’avantage de ce diamètre résidant dans les qualités de rigidité, gain de poids, dynamiques de la roue, et dimension idéale pour les petits gabarits, avec des rayons incurvés comme les voiles d’un bateau.
La fourche
Pour accroître la stabilité et la maniabilité du vélo, François Kerautret proposait une solution très simple, née non pas d’un dogme mais du bon sens, avec du sommet du pivot jusqu’aux pivots, une fourche d’une rectitude absolue. Cette alternative assurant au vélo un comportement en ligne, supprimant ou en tous cas minimisant le «guidonnage» inévitable de gauche à droite.
Une anecdote courait d’ailleurs sur ce sujet, a parcourt égal, les vélos Kerautret parcouraient moins de distance qu’un vélo classique, compteur au guidon !!!
Les freins
Placés derrière les haubans et non devant, ils apportaient plus de puissance au freinage.
La tige de selle
La tige de selle à retour d’énergie se réglait sans outil, grâce à un expandeur interne qui se démontait à la main.
Le résultat
L’ensemble visait au confort et à la performance. Des roues de 650 associées à une fabrication sur mesure et à un poste de pilotage haut entrainaient une position anatomique très confortable.
Cadre sur mesure en acier, poids 7kg, chaussé de roues de 650, c’était cela un Kerautret.
S’il ne fallait récemment retenir dans l’histoire de la fabrication de cycle en France que quelques noms, les Kerautret assurément en feraient parti tant leurs vélos ont été innovants, un concours de machine à eux tout seul.

encyclo des constructeurs d'hier
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